Que faut-il retenir du récent « Rapport d’étape sur les Science-based Targets 2021 » au-delà de ses gros titres ?

Pas encore approuvé ? Préparez-vous
Le nombre d’entreprises qui s’engagent augmentant de manière exponentielle, il faut s’attendre à des délais de validation plus longs et/ou à une application plus stricte des critères. Dans la plupart des cas, les principes clés tels que la « contraction absolue » doivent être clairement respectés, car il n’y a plus d’analyse au cas par cas du contexte spécifique des entreprises (à l’exception des orientations sectorielles les plus récentes telles que l’aviation ou le « net-zéro » pour la finance).
Une bonne préparation est donc plus que jamais nécessaire. Pour minimiser les risques et les coûts de validation, les entreprises doivent disposer d’une empreinte carbone solide (conforme au protocole GHG, sans exclusion injustifiée de la source d’émissions Scope 3) et d’une compréhension claire des critères d’objectifs à appliquer mais aussi d’un réel soutien de la direction au défi SBT.
S’engager sur une trajectoire de 1,5°C (et a fortiori de zéro) n’a rien d’anecdotique. Cela va au-delà des actions faciles sans regret et nécessite d’engager d’autres parties prenantes (fournisseurs, clients, sous-traitants…) ce qui nécessite un bon plan d’action et des ressources appropriées (techniques, financières, humaines).
Une « masse critique » ayant été atteinte, les objectifs scientifiques se diffusent progressivement tout au long des chaînes de valeur, jusqu’à des secteurs qui n’étaient pas visés par les politiques climatiques (par exemple, l’industrie des produits semi-finis). Cela est déjà visible à travers les fournisseurs programmes d’engagement ou les institutions financières qui s’attaquent aux émissions qu’elles financent. Après une période pionnière, le risque existe maintenant de prendre du retard sur le train du SBT…
Vos objectifs sont approuvés : que faire maintenant ?
Les objectifs fondés sur la science évoluent, mis au défi par des critiques légitimes sur le risque croissant d’écoblanchiment. Les entreprises doivent continuellement anticiper ces changements. Avec le nombre et la variété croissants des revendications climatiques, les ONG ont mis en évidence de fréquentes incohérences et faiblesses de ces revendications, dont certaines sont liées aux objectifs scientifiques. Bien que certaines critiques techniques soient à notre avis moins pertinentes (par exemple, le choix de l’année de référence, la couverture du champ d’application 3…), d’autres sont définitivement essentielles à souligner, comme le rôle de la compensation dans les stratégies net-zéro.
L’un des domaines d’amélioration attendus est le suivi et la vérification des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs. Les entreprises devront divulguer de manière transparente leurs réductions d’émissions et justifier tout écart par rapport à leur trajectoire prévue. Elles devront également établir des plans d’urgence en cas de déviation.
Atteindre les objectifs devrait rester la priorité de toute entreprise engagée. D’après notre expérience chez @Climact, cela représente toujours le principal défi, que vous soyez une grande entreprise ou une PME. Les grandes entreprises doivent mettre en œuvre des changements profonds dans leur culture d’entreprise afin d’aligner chaque processus et entité avec la trajectoire du SBT. Les PME font face à des obstacles spécifiques pour réduire leurs émissions (par exemple, en tant que locataire, vous n’avez pas forcément de contrôle ni d’influence sur le système de chauffage, de ventilation et de climatisation des bureaux ou sur l’approvisionnement en électricité).
La seule question qu’une entreprise devrait se poser pour savoir si elle agit bien sur le climat est inchangée : « Mes émissions absolues du champ d’application complet diminuent-elles suffisamment chaque année ? «
Évidemment, les objectifs fondés sur la science du climat ne sont pas tout. Il est urgent d’aborder d’autres défis climatiques (par exemple, l’adaptation, l’évaluation des risques climatiques) et les dimensions de durabilité ESG. Les objectifs climatiques compatibles avec une hausse de 1,5°C restent toutefois absolument nécessaires pour anticiper les risques et les opportunités pour toute entreprise.
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