Le Parlement européen a fait un grand pas en avant en votant en faveur de l’adoption de la directive sur le devoir de diligence en matière de développement durable des entreprises (DDDD), une mesure législative innovante qui oblige les entreprises à prendre en compte leurs impacts négatifs sur les droits de l’homme et l’environnement. Cette décision historique intervient après que les versions antérieures de la loi ont été confrontées à l’incertitude en raison de l’absence d’approbation par les États membres du Conseil de l’UE. L’adoption par le Parlement de la DDCS révisée conclut un processus de quatre ans initié par des études menées par la Commission européenne en 2020. Ces études portaient sur les obligations des administrateurs, la gouvernance d’entreprise durable et les exigences de diligence raisonnable dans la chaîne d’approvisionnement. La DSCD sera mise en œuvre progressivement sur une période de 5 ans:
- 2027 : les entreprises employant 5 000 personnes et réalisant un chiffre d’affaires de 1 500 millions d’euros seront touchées.
- 2028 : les entreprises employant 3 000 personnes et réalisant un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros seront touchées.
- 2029 : les entreprises employant 1 000 personnes et réalisant un chiffre d’affaires de 450 millions d’euros seront touchées.
La directive exige également que les entreprises s’alignent sur l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, en mandatant les États membres pour mettre en place des autorités de surveillance chargées d’appliquer des sanctions aux entreprises non conformes. En outre, elle introduit des dispositions facilitant les poursuites judiciaires des parties prenantes contre les entreprises qui ne font pas preuve d’une diligence raisonnable adéquate. Plusieurs multinationales, dont TotalEnergies, EDF et Suez, ont déjà fait l’objet d’actions en justice mettant en lumière leurs manquements en matière de respect des droits de l’homme et des normes environnementales tout au long de leur chaîne de valeur. Par exemple, dans l’affaire Total Climate, TotalEnergies est accusé par des associations et des autorités locales de négliger les risques climatiques. De même, l’affaire EDF Mexico concerne l’incapacité de l’entreprise énergétique à s’engager auprès des communautés locales dans le cadre d’un projet éolien au Mexique, ce qui pourrait entraîner des violations des droits de l’homme. Par ailleurs, Suez fait l’objet d’un examen minutieux pour avoir contaminé le réseau d’eau d’Osorno, au Chili, avec des hydrocarbures. Ces affaires soulignent l’importance pour les entreprises de donner la priorité aux pratiques responsables, en mettant en évidence la valeur d’une diligence raisonnable approfondie et de mesures proactives en matière de durabilité.
Qu’en est-il du CSRD ?
La directive concernant les rapports sur le développement durable des entreprises (CSRD) et la directive sur le développement durable des entreprises (CSDD) sont les deux faces d’une même pièce, partageant l’objectif de promouvoir le développement durable et la responsabilité des entreprises au sein de l’Union européenne. D’une part, la CSRD se concentre sur l’amélioration de la transparence et de la responsabilité des entreprises par le biais de rapports non financiers sur les facteurs sociaux, environnementaux et de gouvernance (ESG). D’autre part, la DDTS oblige les entreprises à faire preuve de diligence raisonnable pour identifier, prévenir et atténuer les effets négatifs sur les droits de l’homme et l’environnement tout au long de leurs activités et de leurs chaînes d’approvisionnement. Ensemble, ces directives contribuent au programme de développement durable de l’UE en encourageant la transparence, la responsabilité et les pratiques commerciales responsables parmi les entreprises opérant au sein de l’UE. Les entreprises soumises à la directive sur le développement durable doivent définir un plan de transition visant à limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C. Les progrès réalisés doivent être examinés et le plan mis à jour en fonction de l’évolution de la situation. Les progrès réalisés doivent être discutés et le plan doit être mis à jour au moins tous les 12 mois. Concrètement, ce plan de transition doit comprendre les éléments suivants :
- Des objectifs climatiques à court terme fondés sur des données scientifiques pour les émissions des champs d’application 1, 2 et 3 d’ici à 2030, suivis de nouveaux objectifs quinquennaux par la suite ;
- Objectifs climatiques à long terme fondés sur des données scientifiques pour les émissions des champs d’application 1, 2 et 3 d’ici à 2050 ;
- Aperçu des leviers de décarbonisation et des actions clés prévues pour atteindre ces objectifs ;
- Des informations (y compris des chiffres) sur les investissements nécessaires à la mise en œuvre du plan de transition ;
- Description de la gouvernance du régime et du rôle des différents organes d’administration, de surveillance et de gestion de l’entreprise ;
- Progrès réalisés jusqu’à présent dans la mise en œuvre du plan.
Les entreprises qui divulguent un plan de transition tel que demandé dans le CSRD et dont le niveau d’ambition est aligné sur 1,5° répondent également à ces exigences. Cela signifie qu’elles doivent en outre divulguer
- Calcul des émissions bloquées provenant d’actifs et/ou de produits à forte consommation d’énergie de longue durée et comparaison avec l’objectif de l’entreprise ;
- Description de la manière dont le plan de transition est intégré et aligné sur la stratégie globale de l’entreprise.
Chez Climact, nous nous engageons à aider les entreprises à naviguer dans les complexités de la conformité à la CSRD et à la CSDDD. Grâce à notre connaissance approfondie des cadres réglementaires et à notre expertise dans l’élaboration de plans de transition, nous fournissons des conseils d’experts pour aider les entreprises à naviguer dans le paysage en constante évolution du développement durable. Notre approche personnalisée permet aux entreprises de s’adapter à l’évolution des considérations ESG tout en promouvant des pratiques durables et en atténuant les risques. Nous offrons une gamme de services comprenant des évaluations stratégiques, des plans de mise en œuvre personnalisés et un soutien continu pour s ‘assurer que les entreprises remplissent efficacement leurs obligations en matière de reporting et de diligence raisonnable.