L’économie circulaire et les nouvelles technologies pourraient réduire de 95 % les émissions de gaz à effet de serre de l’industrie flamande d’ici à 2050

Contexte
L’industrie flamande est le secteur le plus émetteur en Flandre, représentant plus de 30% des émissions totales de GES. En même temps, elle contribue de manière importante à l’économie et produit de nombreux produits qui seront nécessaires à la transition dans d’autres secteurs, tels que les matériaux de construction et les matériaux pour la production d’énergie renouvelable. La décarbonation de l’industrie flamande est donc un élément clé de la transition vers une société net-zéro émissions.
En 2020, un consortium composé de Deloitte, Climact, la VUB et l’AMS a réalisé une étude pour l’Agence flamande pour l’innovation et l’entreprenariat (VLAIO) afin d’évaluer comment l’industrie flamande pourrait réaliser d’importantes réductions de GES d’ici 2050. Cette étude s’est basée sur un certain nombre de scénarios de réduction qui ont été modélisés par un outil de simulation développé par Climact.
Aujourd’hui, un an plus tard, l’analyse a été etendue avec un scénario supplémentaire qui a été développé avec et pour Bond Beter Leefmilieu, en utilisant le même outil de modélisation que pour l’étude VLAIO 2020. Ce nouveau scenario évalue comment des réductions encore plus importantes pourraient être obtenues si l’on mettait davantage l’accent sur les principes d’économie circulaire, ce qui entraînerait une baisse de la demande de matériaux et donc des volumes de production.
Approche
Pour cet exercice, nous sommes partis du scénario central MIX de l’étude VLAIO 2020. A partir de là, un certain nombre d’hypothèses sous-jacentes de ce scénario ont été modifiées. En résumé, ces changements portent sur quatre principes :
– Une production de matériaux plus faible en raison de l’importance accrue accordée aux mesures d’économie circulaire
– Un recours encore plus important à l’électrification et aux technologies circulaires
– Un recours moindre au captage ducarbone et aux technologies basées sur la biomasse
– Une suppression complète des raffineries flamandes d’ici 2040, en raison de l’électrification à grande échelle des secteurs des transports et des bâtiments.
Résultats : le recours aux principes d’économie circulaire permettrait de réduire de 95 % les émissions de l’industrie flamande, tout en réduisant la dépendance aux ressources rares et au captage du CO2, et ce à moindre coût.
Selon le scénario MIX 2020, les émissions seraient déjà réduites de 86 % en 2050 par rapport à 2005. Dans le cadre de notre nouveau scénario, les émissions sont réduites encore davantage et plus rapidement, pour atteindre en 2050 un niveau inférieur de 95 % à celui de 2005. De nouvelles réductions peuvent se réaliser dans chaque secteur industriel.

En outre, ces réductions permettraient aussi de réduire le besoin total de vecteurs énergétiques à faible teneur en carbone, et en recourant beaucoup moins à la technologie de captage du CO2 que dans le scénario MIX. Dans le scénario MIX, d’ici 2050, jusqu’à 12 millions de tonnes de CO2 devraient être captées chaque année. Dans ce nouveau scénario, la dépendance des réductions sur le captage du CO2 est réduite à 3 millions de tonnes de CO2 par an.

En termes de coûts, ce scénario nécessiterait des investissements plus importants dans les technologies de production à faible intensité carbone par rapport au scénario MIX 2020, mais cela serait plus que compensé par des investissements moins importants dans les technologies de captage du CO2. En outre, bien que les coûts opérationnels de l’énergie et des matières premières ne devraient être que légèrement inférieurs à ceux du scénario MIX 2020, les dépenses opérationnelles globales devraient être inférieures de 16 % en 2050 en raison des coûts évités plus élevés du carbone.

Conclusions
En exploitant tout le potentiel d’une économie circulaire, des réductions plus importantes peuvent être réalisées dans l’industrie flamande tout en réduisant la dépendance aux vecteurs énergétiques et matières premières à faible teneur en carbone et à la technologie de capture, et ce à des coûts globaux inférieurs. Pour compenser la perte de revenus due à la baisse des volumes de production, l’industrie flamande est encouragée à développer de nouveaux business modèles (ex. Good-as-a-service) pour augmenter leur valeur ajoutée malgré de plus faibles volumes de production bruts.
Envie d’en savoir plus ?
L’étude complète de Bond Beter Leefmilieu est disponible ici.
L’étude a été présentée le 4 octobre 2021, suivie d’un débat avec des représentants de l’industrie, de l’administration flamande, des associations de travailleurs et de la communauté des ONG. Les enregistrements peuvent être visionnés à nouveau en cliquant sur le lien ci-dessus.
Auteur: Pieter-Willem Lemmens
Source des graphiques: CLIMACT.
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