La politique nucléaire de la Belgique a pris un tournant important. Après des décennies de planification de l’arrêt progressif des réacteurs, le gouvernement dirigé par le Premier ministre Bart De Wever trace aujourd’hui une voie radicalement différente– il prévoit d’abroger la loi précédente sur la sortie du nucléaire, de prolonger la durée de vie des réacteurs existants (notamment Doel 4 et Tihange 3 jusqu’en 2045), et d’envisager de nouvelles constructions pour atteindre une capacité nucléaire de 8 GW.
Ces annonces, faites par le ministre de l’énergie Mathieu Bihet le 4 février 2025, pourraient remodeler le paysage électrique belge et avoir un impact durable sur la sécurité énergétique et les stratégies climatiques.
Réorientation de la politique énergétique belge : aperçu du plan d’action d’Elia
Elia a récemment publié son étude Blueprint, qui examine les évolutions potentielles du mix de production d’électricité en Belgique. L’étude met en évidence les pressions croissantes sur le réseau électrique national, alors que la demande d’électricité augmente en raison de l’électrification des utilisations finales – une étape nécessaire pour atteindre nos objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
L’étude prévoit que sans action décisive, la Belgique pourrait être confrontée à a 60 TWh dans la production d’électricité d’ici 2036-un déficit qui pourrait atteindre 90 TWh d’ici 2050.
Pour remettre les choses dans leur contexte, ces déficits représentent environ la moitié de la consommation d’électricité prévue pour le pays. la moitié de la consommation d’électricité prévue pour le pays ce qui soulève de sérieuses inquiétudes quant au caractère abordable et à la fiabilité de l’approvisionnement pour les ménages comme pour les industries. Des mesures importantes et rapides sont donc nécessairesLe scénario « ne rien faire de plus » est le plus coûteux.
L’offshore non domestique et le nucléaire : les options les plus rentables
Prolonger les réacteurs existants : une solution à court terme
L’une des principales mesures prises par le gouvernement consiste à prolonger la durée de vie de tous les réacteurs nucléaires actuels. Selon les calculs d’Elia , En les maintenant en service jusqu’en 2045, on pourrait fournir environ 30 TWh d’électricité, ce qui permettrait de combler une partie du déficit de production et d’assurer la sécurité à court terme.
Cette extension est considérée comme relativement rentable, en particulier compte tenu de l’infrastructure existante. Cependant, le, la demande d’électricité devrait augmenter fortement (notamment en raison de l’électrification du chauffage et des transports), ces mesures ne suffiront pas à combler l’écart.
Doubler la capacité pour atteindre 8 GW : entrer dans les SMR
Parallèlement à l’extension des réacteurs, le gouvernement prévoit également de d’augmenter la capacité nucléaire globale de 4 GW à 8 GW en introduisant de nouvelles unités, y compris des les petits réacteurs modulaires (SMR). Le plan d’action d’ Elia considère les SMR comme la deuxième solution la plus rentable après l’éolien offshore, en grande partie grâce à leur flexibilité et à leur fiabilité.
Pourtant, les Les réacteurs SMR sont sensibles aux coûtsSi les dépenses d’investissement sont plus élevées que prévu, les coûts globaux de l’électricité pourraient augmenter de 20 %. En outre, les SMR ne peuvent généralement pas fournir de volumes significatifs avant le milieu des années 2030, alors que l’éolien en mer pourrait déjà apporter une contribution supplémentaire de 15 TWh à cette date.
L’éolien en mer : une victoire plus rapide
L’éolien en mer – en particulier sur des sites situés en dehors des eaux territoriales de la Belgique – émerge dans le Plan directeur comme une option plus résiliente et moins risquée moins risquée. Si les coûts d’investissement liés à l’énergie éolienne augmentent, le coût de l’électricité ne sera que d’environ 10 % plus élevé (par rapport à la hausse potentielle de 20 % pour les SMR). Et surtout, l’éolien en mer peut fournir plus rapidement de nouvelles capacités de productioncontribuant ainsi à combler le déficit de 60 TWh bien avant que les réacteurs SMR ne soient opérationnels.
Quelles sont les autres possibilités ?
Développer les énergies renouvelables nationales
Pour les énergies renouvelables terrestres, l’étude estime que la Belgique pourrait ajouter 9 TWh de nouvelle production solaire photovoltaïque et éolienne d’ici 2036, et jusqu’à 53 TWh d’ici 2050 – mais seulement si le pays dépasse les objectifs actuels de son plan national pour l’énergie et le climat (PNEC).
Il faudrait pour cela doubler les installations éoliennes terrestres et quadrupler les déploiements solaires – un objectif ambitieux étant donné que la Belgique a déjà du mal à atteindre les références existantes. En Wallonie, par exemple, les capacités éoliennes terrestres et solaires doivent doubler au cours des cinq prochaines années pour atteindre l’objectif régional de 2030. Si l’on n’atteint pas les objectifs actuels du PNCE, le fossé entre les générations se creusera encore davantage.
Le pouvoir de la suffisance énergétique
Au-delà des investissements dans les infrastructures, Elia souligne également l’impact considérable des mesures d’efficacité énergétique. Les changements de comportement et les modifications structurelles pourraient collectivement réduire la demande d’électricité de jusqu’à 18 TWh d’ici 2036 et de 22 TWh d’ici 2050dont 10 TWh pourraient être obtenus en jouant uniquement sur les leviers comportementaux :
- dont 5TWh pourraient être obtenus avec des mesures des mesures peu contraignantes (par exemple, en réduisant le réglage du thermostat ou en optimisant les habitudes de consommation),
- d‘autres 5TWh pourraient être obtenus, mais nécessiteraient des changements à plus long terme (comme des voitures et des maisons plus petites).
Cette approche ne permet pas seulement d’économiser de l’énergie ; elle réduit les coûts du système électrique belge d’environ 15 à 20 €/MWh et pourrait réduire de 2 à 3 GW la capacité d’adéquation.
L’électricité au gaz : une arme à double tranchant
Bien que l’allongement de la durée de vie des centrales électriques au gaz puisse apporter une contribution supplémentaire à la réduction des émissions de CO supplémentaires 15 à 30 TWhEn outre, une forte dépendance à l’égard des combustibles fossiles mettrait en péril les objectifs climatiques à long terme de la Belgique. Le gouvernement doit donc soigneusement aligner les besoins de fiabilité à court terme avec l’objectif plus large l’objectif plus large d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Au-delà de l’électricité : une transition énergétique plus large
Coordination transfrontalière et sectorielle
Mais la réalisation de cette transition plus large ne dépend pas seulement des nouvelles technologies, mais aussi des éléments suivants des efforts coordonnés entre toutes les parties prenantes, des gouvernements fédéraux et régionaux aux pays voisins et aux coalitions interprofessionnelles.des gouvernements fédéraux et régionaux aux pays voisins en passant par les coalitions interprofessionnelles.
Le plan d’action d’Elia met en évidence le fait que la production planifiéeà elle seule ne suffira pas pour produire la demande intérieure et que, si aucune mesure supplémentaire n’est prise, nous dépendrons fortement des pays voisins. Mais il n’en reste pas moins que cela ne signifie pas que la Belgique ne devrait pas importer d’électricité de pays ayant un potentiel de SER plus élevé: la sécurité d’approvisionnement énergétique pourrait également être assurée en soutenant ces importations d’électricité bon marché par des moyens de flexibilité (c’est-à-dire la gestion de la demande, les batteries domestiques ou à l’échelle du réseau, le stockage de l’énergie thermique, etc.)
Parce que l’énergie ne se limite pas à l’électricité
Quand discuter l’évolution l’évolution des systèmes énergétiques, il est parfois crucial de prendre du recul – crucialement, l’électricité représente encore une relativement faible relativement faible (18%) du mix énergétique global de la Belgique. W hile nucléaire-l’électricité d’origine nucléaire dominers les titres, il n’y a que représenté 7% de la demande d’énergie finale en Belgique en 2023.
Pendant ce temps, l’huile (48%) et le gaz naturel (25%) dominent toujours la consommation globaleCela signifie que la décarbonisation du reste du système énergétique – transport, chauffage, industrie – reste une entreprise de grande envergure.
Ne pas avoir une vision d’ensemble non seulement occulte le potentiel de flexibilité des vecteurs énergétiques croisés (par exemple, l’utilisation de pompes à chaleur lorsque la production d’électricité SER est élevée et le stockage pour réduire les pics de demande le soir), mais elle l’urgence et l’ampleur du problème auquel nous devons nous attaquer si nous voulons que le pays atteigne ses objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. si le pays veut atteindre ses objectifs d’émissions nettes nulles d’ici 2050.
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Si vous vous posez la question :
– Quelle combinaison de solutions offre à la Belgique le plus de résilience et de sécurité énergétique ?
– Quel impact ces changements pourraient-ils avoir sur les besoins en infrastructures de transport et de distribution ?
– Comment atteindre l’objectif ambitieux de 18 TWh d’efficacité énergétique mentionné par Elia ?
– Quel pourrait être le rôle des énergies renouvelables et de l’hydrogène et l’impact d’une stratégie axée sur le nucléaire sur la feuille de route de votre organisation en matière de décarbonisation ?
– Comment l’évolution des politiques pourrait-elle influer sur la stratégie énergétique de votre organisation ?
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Sources d’information
Schéma directeur du système électrique belge à l’horizon 2035-2050 par Elia Group – Issuu
https://economie.fgov.be/fr/publications/belgian-energy-data-overview-2
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