L’UE et notre gouvernement fédéral se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 et à atteindre des émissions nettes de zéro d’ici 2050. La question abordée lors de la #Rencontresfilièrebois est de savoir quel rôle le secteur du bois devra jouer dans cette transition bas carbone.
Les forêts sont au cœur des enjeux climatiques car elles sont les premières à subir les conséquences du changement climatique, mais aussi parce qu’elles doivent jouer un rôle majeur en captant le carbone de l’atmosphère et en le stockant sous forme solide dans la biomasse et les sols.Grâce aux modèles prospectifs que nous développons à CLIMACT (voir par exemple le Pathways Explorer pour la Belgique), quelques messages clés peuvent être tirés :
La première est qu’une telle transition peut être réalisée si et seulement si nous diminuons notre consommation d’énergie de manière significative. Cette forte diminution de la consommation d’énergie est possible grâce aux changements de comportement, à la rénovation des bâtiments, à l’économie circulaire, à l’économie de fonctionnalité, etc.
Deuxièmement, malgré des efforts importants dans tous les secteurs de l’économie, certaines émissions ne seront pas éliminées. En particulier, les émissions fugitives liées à l’agriculture telles que les émissions de méthane dues à la fermentation entérique, la gestion des effluents d’élevage, ou les émissions de protoxyde d’azote liées à l’épandage d’engrais azotés qu’ils soient minéraux ou organiques.
Pour compenser ces émissions résiduelles, les puits de carbone naturels, tels que les forêts, les prairies et les zones humides, sont essentiels. Nos modèles prospectifs montrent que les puits de carbone doivent au moins doubler à l’échelle européenne d’ici 2050. Nous devrons donc, d’une manière ou d’une autre, augmenter la superficie des forêts et des prairies et préserver les zones humides afin d’accroître nos puits de carbone. Il est possible de visualiser l’impact de certains leviers d’action permettant d’étendre les surfaces de forêts et de prairies. Par exemple, l’évolution de nos régimes alimentaires, de nos pratiques agricoles et de nos politiques d’importation et d’exportation influencent l’évolution des surfaces consacrées à nos cultures, à nos prairies et à nos forêts.

Figure : Les puits de carbone doivent au moins doubler à l’échelle européenne d’ici 2050
Source : Données issues de 3 scénarios développés avec l’outil CTI : https://stakeholder.netzero2050.eu/
Nous comprenons également que l’exploitation de nos forêts doit être durable (taux de récolte = taux de renouvellement) mais reste nécessaire lorsque le bois permet de substituer (1) des produits plus émetteurs (notamment le ciment et l’acier dans la construction) et/ou (2) des énergies fossiles (bioénergie pour valoriser les déchets, les branchages, etc.).
Auteur : Charles Vander Linden
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